Le décret n°2025-500 du 6 juin 2025 vient rebattre sérieusement les cartes de la certification professionnelle. Si vous êtes organisme de formation, certificateur, ou partenaire habilité, ce texte va très probablement impacter vos pratiques dès les prochains mois.
On vous explique en détail les changements majeurs à retenir et surtout ce que ça implique concrètement pour les organismes de formation.
Le décret durcit les critères d’enregistrement au RNCP (Répertoire National des Certifications Professionnelles) et au Répertoire Spécifique (RS). Objectif : sécuriser la qualité des certifications et garantir la fiabilité des données transmises.
Désormais, certaines situations entraînent un refus automatique de la demande :
Aucun examen du dossier n’est alors effectué : c’est un rejet direct, sans seconde chance. Plus question de déposer un dossier « borderline » en espérant qu’il passe.
Pour chaque demande d’enregistrement (et de renouvellement), le certificateur devra fournir des données précises sur les promotions d’apprenants ayant obtenu la certification. La vérification se fait sur les deux dernières années civiles. En cas de première demande avec une seule année de référence disponible, l’enregistrement sera limité à 3 ans.
Les référentiels devront systématiquement intégrer :
Des thématiques désormais incontournables pour sécuriser l’emploi et répondre aux évolutions des métiers.
France Compétences passe à une logique de contrôle "au moins une fois par an" contre une simple périodicité annuelle auparavant. Les audits s’intensifient.
Le décret apporte aussi une clarification majeure sur le statut des partenaires habilités par les organismes certificateurs pour préparer et/ou évaluer les candidats.
Autrement dit : chaque partenaire habilité devient pleinement responsable du respect du cadre défini par le certificateur.
La convention signée entre le certificateur et le partenaire devra désormais intégrer :
France Compétences obtient de nouveaux pouvoirs de contrôle :
En cas de manquement :
Ce décret marque un tournant majeur dans la logique de certification. On passe d’un contrôle documentaire à une véritable logique de régulation continue et de responsabilisation des acteurs.
Pour les certificateurs :
Pour les organismes de formation partenaires :
La solution de gestion dédiée aux certificateurs, intègre dans son fonctionnement les exigences du nouveau décret. Pensé pour les certificateurs et leurs partenaires, cet outil vous permet de piloter vos dossiers de certification, vos habilitations et le suivi de vos certifiés dans un environnement 100 % conforme. Interface intuitive, synchronisation temps réel, automatisations puissantes (signature électronique, audit, génération de parchemins, accrochage CPF…) : tout est là pour vous simplifier la vie.
Analyse des promotions sur les années civiles, prise en compte des transitions écologiques et numériques dans les référentiels, suivi des obligations des partenaires habilités, alertes en cas de non-conformité… Tout est pensé pour réduire votre charge mentale, documenter vos preuves et éviter les mauvaises surprises.
Ce décret n°2025-500 ne fait pas dans la dentelle. Il clarifie, il cadre, il serre la vis. Et pour tous les acteurs de la certification professionnelle, il va falloir s’adapter — vite, bien, et sans erreur.
D’un côté, on peut saluer l’intention : renforcer la fiabilité des certifications, éviter les abus, garantir une vraie qualité des référentiels. Le tout dans un souci de transparence et de sécurité pour les apprenants. C’est une avancée légitime, presque attendue.
Mais d’un autre côté, difficile de ne pas voir une rigidité nouvelle, une lourdeur administrative renforcée, et des exigences qui peuvent étouffer les plus petits acteurs ou freiner les innovations pédagogiques. La sanction automatique sans instruction ? C’est brutal. La double posture du certificateur, à la fois partenaire et régulateur ? C’est bancal. Et les multiples mentions obligatoires, ratios, durées, formats imposés ? Cela fait naître un risque : celui de brider l’agilité là où elle est pourtant vitale.
Alors oui, ce décret fait le ménage. Mais à force de vouloir faire propre, il ne faudrait pas finir par dévitaliser le tissu de la certification professionnelle.