La disparition programmée de l’Agence nationale du Développement Professionnel Continu (ANDPC) ne relève plus de la rumeur : une annonce faite aux représentants du personnel le 19 novembre, un courrier de la Direction Générale de l’Offre de Soins (DGOS) daté du 26 novembre 2025 a confirmé la mise en place d'une administration provisoire.
Les signaux annonciateurs s’accumulaient depuis des mois : rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) en mars 2025, consumation rapide des budgets 2025, amendements parlementaires et enquêtes sénatoriales en faveur d’une rationalisation des agences. Désormais, la question n’est plus « si », mais « comment » et « avec quelles conséquences ».
Trois facteurs majeurs expliquent cette reprise en main par l'État :
Toutefois, pour les représentants du personnel, cette « transformation » ressemble davantage à une suppression pure et simple sans stratégie claire.
Dans une lettre incisive du 3 décembre 2025, le CSA de l’ANDPC dénonce une décision « dénuée de stratégie et purement politique » et reproche à la Direction Générale de l’Offre de Soins (DGOS) de ne fournir ni calendrier clair ni lettre de mission pour l’administrateur provisoire. Les agents demandent des garanties sur leur avenir et dénoncent une « maltraitance institutionnelle » liée à l’incertitude.
Les crédits DPC 2026 sont maintenus : chaque professionnel dispose de 21 heures de formation financées et d’une enveloppe d’indemnisation. Les inscriptions pour l’année 2026 ont ouvert le 10 décembre 2025 et se font via l’espace professionnel de l’ANDPC .
Le dispositif reste une obligation légale en 2026 pour toutes les professions de santé, y compris les infirmières et sages‑femmes .
L’une des évolutions majeures annoncées pour 2026 est la suppression totale de l’indemnisation des formations continues en distanciel .
Les actions d’évaluation des pratiques professionnelles (EPP) et de gestion des risques (GDR) réalisées en distanciel ne seront plus indemnisées qu’à 50 % de leur montant habituel (22,50 €/h) .
Les formations en présentiel conservent leur prise en charge intégrale, alors que les classes virtuelles seront remboursées à 80 % et les unités non présentielles à 50 % . Pour les organismes de formation, les survalorisations des EPP passent de 130 % à 120 % .
En bref :
Selon Les Libéraux de Santé (LDS), le transfert de la gestion financière vers des opérateurs généralistes comme France Compétences fait craindre une dilution des crédits alloués à la formation continue, soit 250 millions d’euros prévus dans le PLFSS 2026.
Pour sécuriser les enveloppes, les syndicats demandent que la gestion soit confiée à des structures spécialisées – FIF‑PL et FAF‑PM – qui connaissent les besoins des professions libérales et peuvent éviter une année blanche.
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La fermeture de l’ANDPC n’implique pas la fin du développement professionnel continu.
Le gouvernement souhaite mettre en place, à partir de 2027, une certification périodique plus lisible et intégrée, gérée par la HAS. Toutefois, les modalités restent à définir, et la concertation avec les syndicats doit débuter dans les prochaines semaines .
Les inquiétudes sont nombreuses :
Le flou actuel incite à une vigilance accrue et à une mobilisation des acteurs de la formation.
La fermeture annoncée de l’ANDPC ouvre une phase de transition inédite.
D’un côté, les pouvoirs publics cherchent à rationaliser la formation continue en l’intégrant au dispositif de certification périodique.
De l’autre, les professionnels redoutent la dilution des budgets et la perte d’un interlocuteur dédié.
Dans ce contexte, 2026 est à la fois la dernière année du système actuel et une opportunité : celle de renforcer vos compétences, de défendre un financement ciblé et de préparer l’avenir.
Sources : Lettre du Comité Social d'Administration (CSA) de l’ANDPC du 03/12/2025, en réponse au courrier de la DGOS du 26/11/2025.Communiqués de presse "Les Libéraux de Santé" et rapport IGAS de mars 2025 sur la régulation du DPC.

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