Informations et conseils
9/9/2025

Accessibilité numérique : aller plus loin que la loi

Veille légale et réglementaire
E-learning

Depuis le 28 juin 2025, les organismes de formation sont concernés par de nouvelles règlementations en termes d’accessibilité numérique. Mais qu’est-ce que c’est vraiment, l’accessibilité numérique pour un OF, et comment répondre aux exigences ? On vous guide !

RGAA, EAA, conformité… de quoi parle-t-on ?

WCAG, directive EAA, RGAA… qu’est-ce que tous ces acronymes, de quoi s’agit-il ?

Pour faire simple : il s’agit de différentes règlementations et directives qui donnent des indications et obligations en termes d’accessibilité numérique. En Europe, la directive EAA harmonise les règles pour l’accessibilité des services numériques, et le RGAA, “Référentiel Général d’Amélioration de l’Accessibilité”, adapte les WCAG au contexte français. Et les WCAG ? Ce sont des lignes directrices internationales pour rendre le contenu web accessible aux personnes en situation de handicap.

La directive européenne EAA (European Accessibility Act) a été adoptée en 2019, avec des obligations effectives à partir de 2025. Le champ d’application inclue beaucoup d’OF dans la mesure où le commerce électronique est concerné : vente de modules e-learning, ou inscription et règlement en ligne à des formations en font partie.

Mais l’accessibilité des formations en ligne ne s’arrête pas là. Elle doit être un enjeu au delà des services concernés par la règlementation, et doit aller plus loin que la simple mise en conformité.

Voici un tour d’horizon des choses à mettre en place pour que vos formations soient accessibles au plus grand nombre d’apprenants, avec des exemples et des idées pour vous aider.

La règlementation est là pour pousser les efforts en accessibilité numérique

Les WCAG précisent des exigences en termes d’accessibilité. Le RGAA étant une adaptation de ces lignes directrices, ses critères les reprennent. Elles indiquent que pour qu’un site web ou une application soit accessible :

  • Tous les utilisateurs doivent être capables de percevoir l’information présente.
  • Les interfaces de navigation doivent être opérables par tous.
  • Le langage employé doit être simple et structuré pour permettre à tous les utilisateurs de comprendre le contenu et son fonctionnement.
  • Les balises HTML doivent être correctement utilisées pour permettre l’interprétation des lecteurs d’écran.

Pour chaque point, on vous donne des idées d’application pour mieux comprendre ce que cela peut représenter !

Tous les utilisateurs doivent pouvoir percevoir l’information présente

Ce que ça veut dire : Les informations écrites doivent pouvoir être entendues par les personnes ne pouvant pas les voir, les informations audio doivent pouvoir être lues, etc. Les textes et images doivent aussi être faciles à identifier.

Que mettre en place :

  • Fournir une alternative textuelle pour les contenus visuels de type image, graphique ou vidéo, qui sera utilisée par les lecteurs d’écran.
  • Offrir des options de sous-titrage et de description audio.
  • Créer des contrastes suffisants entre les textes et les arrières plans.
  • Vérifier les couleurs de vos textes et images afin qu’elles soient perceptibles correctement par tous types de particularités visuelles comme différentes formes de daltonisme.
Un utilisateur navigue sur internet depuis son clavier.

Les interfaces de navigation doivent être opérables par tous

Ce que ça veut dire : Les utilisateurs doivent pouvoir naviguer sur le page en utilisant uniquement le clavier. L’utilisation de la souris n’est pas possible par tous, par exemple, les personnes utilisant un ordinateur sans écran. Tous les utilisateurs doivent aussi pouvoir utiliser l’interface sans risques, c’est-à-dire que les contenus ne doivent pas être susceptibles de déclencher des crises épileptiques par exemple.

Que mettre en place :

  • Retirer les clignotements rapides ou flash lumineux de vos contenus visuels et vidéos.
  • Structurer les contenus avec des titres clairs permettant aux lecteurs d’écran de guider leurs utilisateurs sur la page.
  • Utiliser des mécanismes de navigation clairs.

Le langage employé doit permettre à tous de comprendre le contenu et le fonctionnement du site ou application

Ce que ça veut dire : Qu’il s’agisse de difficultés de lecture liées à la dyslexie, d’une méconnaissance de la langue employée, ou encore de troubles de la concentration, la compréhension d’un texte peut varier selon les personnes. Les phrases longues, qui emploient un langage complexe, un vocabulaire spécifique ou encore des acronymes peuvent bloquer la compréhension. Cela mène à des inégalités d’accès à l’information.

Que mettre en place :

  • Utiliser des phrases courtes et un langage clair.
  • Adopter l’approche FALC : facile à lire et à comprendre.
  • Expliciter les acronymes employés.
  • Proposer une traduction dans d’autres langues.
  • Eviter le langage spécifique ou expert lorsqu’il n’est pas nécessaire.

Les balises HTML doivent permettre l’interprétation des lecteurs d’écran

Ce que ça veut dire : Les balises HTML sont utilisées pour mettre en forme un texte. Elles structurent et hiérarchisent le contenu d’une page. Les lecteurs d’écran sont des outils qui interprètent le contenu d’un écran pour le retranscrire par audio aux personnes aveugles et malvoyantes. Ces outils doivent pouvoir correctement interpréter le contenu d’une page pour le présenter de façon cohérente et compréhensible à leurs utilisateurs.

Que mettre en place :

  • Diviser le texte en paragraphes.
  • Utiliser des titres clairs pour structurer le contenu.
  • Employer les bonnes balises HTML qui identifient du contenu comme un titre : mettre un texte en gras n’est pas suffisant ! Vous pouvez identifier un texte comme étant un “paragraphe”, ou un titre “H1”, “H2”, “H3”… afin de hiérarchiser les titres.
ALT : Un clavier d’ordinateur avec un symbole d’accessibilité représentant l’invalidité auditive.

Et au delà ?

Pour fournir une plus large accessibilité de vos formations qui ont lieu via des outils numériques, qu’elles soient à en e-learning, en synchrone à distance, hybrides ou en présentiel avec du matériel informatique utilisé, il faut aller plus loin que la simple conformité.

La loi est un cadre qui encourage une direction commune vers un effort d’accessibilité. Mais ce qu’elle préconise ne suffit pas toujours.

Co-construire les solutions accessibles

  • Faites tester et critiquer vos plateformes, sites et applications à des personnes concernées par différents handicaps. Ecoutez les retours spontanés des apprenants et utilisateurs et ajustez vos outils en conséquence.
    • Faites évaluer l’accessibilité lors des questionnaires de satisfaction
    • Comparez les notes accordées à l’accessibilité et les scores de réussite des évaluations des apprenants pour vous assurer que les parcours de formation ne soient pas gênés par un manque d’accessibilité
  • Vous aussi, soyez moteur de changement : demandez aux éditeurs des logiciels que vous employez de prioriser l’accessibilité.
    • Faites de l’accessibilité numérique un critère dans vos appels d’offre
    • Ajoutez des éléments clairs dans vos cahiers des charges
    • Faites des retours aux éditeurs avec lesquels vous travaillez déjà
    • Fournissez leur des exemples et cas d’usages concrets provenant des expériences de vos clients et apprenants.

Les règlementations comme les attentes et besoin ne cessent d’évoluer. Pour construire des solutions durables et inclusives pour la formation, optez pour des outils et logiciels qui évoluent régulièrement et dont les éditeurs sont soucieux d’écouter les retours des utilisateurs. Cette flexibilité et cet effort pour l’amélioration continue seront essentielles pour assurer un service qui ne devient pas obsolète dans le temps.

ALT : Bannière avec bouton cliquable. Texte sur l’image : “L’accessibilité numérique : un guide pour les centres et organismes de formation” Texte du bouton : “Je télécharge l’e-book gratuitement”

Rédigé par
Axelle Coppin
le
9/9/2025

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