Depuis juillet 2025, une nouvelle étape s’ouvre pour les organismes de formation présents sur Mon Compte Formation : la grille de contrôle qualité CPF publiée par la Caisse des Dépôts devient la référence officielle pour les audits.
Objectif affiché : renforcer la qualité des formations et s'assurer que les fonds publics sont bien utilisés. Mais derrière ce discours, une réalité s'impose : les OF doivent maintenant anticiper des audits encore plus normés, exigeants… et fréquents.
Alors, que contient exactement cette grille ? Quels sont les risques ? Et surtout, comment s’organiser pour rester dans les clous ? On vous explique tout.
La structure générale rappellera des souvenirs aux habitués de Qualiopi :
Mais ne vous y trompez pas : ce n’est pas une simple redite de Qualiopi. Certaines exigences vont plus loin, notamment sur trois axes :
Exemple :
C’est là que le référentiel innove vraiment.
Traduction : le tarif "pile-poil égal au CPF restant" sans justification, c’est terminé.
La Caisse des Dépôts a confié la réalisation des audits au groupement Ernst & Young – Sauléa, mais elle pilote l’ensemble de la démarche. Il existe deux niveaux de contrôle :
Déclenché si :
Dans ce cas :
Voici le calendrier typique :
On peut râler, à juste titre, sur la bureaucratie ou la rigidité de la démarche.
Mais ce référentiel a le mérite de clarifier les attentes.
Et si vous vous y prenez maintenant, vous en ferez un outil de pilotage qualité, pas un simple gendarme.
👉 Il vous permet de :
La publication de cette grille de contrôle CPF 2025 marque un tournant. Sur le papier, l’intention est irréprochable : assainir le marché, protéger les bénéficiaires, garantir que chaque euro de financement public finance une formation réellement utile. Personne ne peut décemment s’opposer à cette exigence de qualité.
Mais sur le terrain, le ressenti est plus nuancé. Pour beaucoup d’organismes de formation, cette accumulation de référentiels Qualiopi, D2OF, CDC, … ressemble à une course d’obstacles permanente, où l’énergie dépensée à prouver qu’on fait bien les choses finit par empiéter sur le temps passé à… les faire.
Les formateurs passionnés se retrouvent à remplir des cases, là où leur valeur ajoutée est dans l’accompagnement humain et la transmission des savoirs. Et pendant qu’on multiplie les contrôles, une question reste en suspens : le bénéficiaire, dans tout ça, y gagne-t-il vraiment ?
Cette logique de sur-contrôle traduit surtout une évolution de fond : Qualiopi n’est plus une fin en soi, c’est devenu le point d’entrée. Le “vrai” standard qualité se joue désormais après coup, dans ces contrôles post-certification qui sanctionnent la réalité des pratiques plutôt que l’intention initiale. Une approche plus juste, peut-être, mais qui laisse un goût amer à ceux qui avaient cru avoir atteint la ligne d’arrivée en obtenant leur certification.